ECHO comme...
Le Quartier ECHO est un regroupement contemporain de lieux dits et de rues situé au nord-est et à l'est de la ville de Roubaix, historiquement délimité par le canal à l'ouest, le cours de l'Espierre au nord, la voie de chemin de fer à l'est et le nouveau canal au sud. ECHO, c'est aussi un jeu de mot, un acronyme bien sympa qui nous va comme un gant… Baladons nous donc un moment sur le fil des souvenirs :
E : pour Entrepont.
Sans trop de surprise, l'Entrepont ce sont les habitations et les rues situées entre les deux ponts : celui du Canal et celui du Laboureur à l'orée de Wattrelos. Actuellement traversé par la Grande Rue, l'Entrepont a toujours été un lieu à la fois d'habitation et d'industrie.
En effet, c'est là qu'à partir de 1887 la société de filature et de retorderie d'Etienne Motte s'étendait sur 5 hectares. Les habitations étaient séparées des industries -dont le nombre s'est bien réduit depuis ! par la rue d'Avelghem, tandis que sur les terrains situés entre cette rue et le canal, Alfred Motte (le frère de Louis Motte-Bossut) avait fait construire dès 1878 un peignage important s'étendant sur 14 hectares.
C : comme Cartigny.
Un peu plus au Nord se trouvait ce qui était initialement le chemin de Cartigny, et qui menait au hameau du Crétinier à Wattrelos. Un chemin qui va se développer jusqu'à devenir une véritable rue en 1895.
En effet, dès 1848, le cimetière communal de Roubaix y est établi (qui deviendra le Cimetière Cartigny), entraînant l'installation de nombreux fleuristes et marbriers et un trafic de plus en plus dense.
D'autant plus que le chemin de Cartigny ne se contente pas d'amener au cimetière. Il dessert aussi le Peignage Amédée Prouvost et la La Lainière, et les matchs du stade Amédée Prouvost amenaient déjà beaucoup de monde !
Les nouvelles rues de la fin du XIXème siècle rendent hommage à cette population ouvrière en adoptant le nom de grandes villes d'Algérie : Constantine, Oran, Philippeville, Biskra, Blida, Mascara, Bône, Mazagran...
C'est dans la rue d'Alger que les filatures s'implanteront à la fin du siècle précédent : dès 1895, la filature de coton Etienne Motte et Cie s'installera au n°30 de la rue, tandis que la Société Anonyme des Peignages de Roubaix investira le n°176, le tissage Henri Bonnet le n°232 et, enfin, que le tissage Dubar Delespaul s'établira au n°292.
H : comme Hutin, un lieu-dit en pleine campagne !
Même si cela semble aujourd'hui improbable, au début du 19ème siècle le Hutin est le nom d'une cense (c'est-à-dire d'une terre soumise à l'impôt), et d'un hameau. C'est la pleine campagne, un vaste territoire qui englobe à l'époque tout le secteur situé entre la Grande Vigne et le périmètre de la ville de Wattrelos.
On y distingue "le Bas-Hutin" et le "Haut-Hutin" selon que l'on se trouve d'un côté ou de l'autre du sentier du Mont à Leux.
O : celui de la rue d'Oran bien sûr !
A partir de 1887, la rue d'Oran est ouverte, traversant le lieu-dit la Grande Vigne. Elle part de la ferme brasserie Salembier, puis tire tout droit vers le passage à niveau du chemin de fer.
Quelques années plus tard, en 1894, on y construit une école publique qui deviendra le groupe scolaire Paul Bert Edgar Quinet. La rue sera pratiquement entière industrialisée entre 1910 et 1939 avec l'installation, en 1911, de la Lainière de Roubaix.
C'est dans ces murs que naîtront au fil du temps - souvenez-vous, les laines du Pingouin, les chaussettes Stemm, les tricots Korrigans, les créations Intexa et Rodier... jusqu'en 1999, année au cours de laquelle La Lainière a définitivement cessé ses activités.
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